Focus : Sybille Bettany
Promis de très longue date, celui-ci, et le voici le voilà : Sybille Bettany, redoutable Khânat d'Alderheim, une dame à la volonté de fer, cernée d'une chape de velours...
Je commence donc ce petit focus, comme de coutume, par un extrait tiré au hasard...
"Sur la cathèdre seigneuriale avait pris place Sybille Bettany, maîtresse des lieux, qui jouait négligemment avec son chien, le caressant du bout des doigts. Elle était comme de coutume ravissante, parée d’une robe de mousseline aux couleurs sobres et d’une panoplie de perles de différentes tailles.
(...)
En chemin, il réalisa que Khân Sybille n’avait pas prononcé un mot. S’était-elle contentée de l’observer tout au long de l’entretien ? Il semblait évident qu’elle transcrirait un rapport très précis à son amant, que le moindre de ses faits et gestes, la moindre petite réaction aura été passée au peigne fin."
Chapitre IX - Silvio Tirel
"L’étreinte durait depuis quelques secondes seulement quand la porte de la chambre s’ouvrit à la volée, une longue silhouette filiforme se détachant dans l’ombre du couloir.
« Mère
- Dehors, Kirna… »
La voix de Sybille Bettany ne trahissait aucune espèce d’émotion, juste une froide indifférence. Lorsque la jeune courtisane se releva, apeurée, Artur lui jeta un drap qu’elle attrapa à la volée. Le regard qu’elle lui lança alors semblait l’implorer.
« Navré ma belle… On ne discute pas avec Dame ma Mère… »
La belle renvoyée, Sybille s’installa sur une chaise en soupirant.
« Combien de fois t’ai-je demandé de ne pas arroser tout le château, Artur ! Quelle réputation espères-tu gagner là ? »
Les lèvres du jeune homme se muèrent en un rictus follement amusé.
« Hé bien, Mère, si vous tenez tant à le sav…
Ho, tais toi donc, idiot ! Je me fous bien de tes exploits, sur ce point précis tout du moins… »"
Chapitre X - Artur Bettany
Sybille Bettany, figure problématique de la noblesse promissienne (et non emblématique), est relativement difficile à cerner. En apparence éprise de Siegfried von Raspwald, son amant, elle apparait souvent comme une femme noble aux traits raciés mais à l'attitude parfaite. Bien que froide de premier abord, elle n'en demeure pas moins un hôte de qualité toujours conscient des us et coutumes traditionnellement d'usage à la cours.
Pour tous, toutefois, c'est une parvenue. Ancienne conseillère de Waldief, elle ne doit, dit-on, son ascencion à la tête de Alderheim qu'à sa relation avec Siegfried von Raspwald, relation que les deux amants ne cherchent même plus à cacher lorsque commence le récit.
La quarantaine, elle est la mère d'Artur, 25 ans, et de Rhys Bettany, 22 ans. Ses deux fils portent son nom, ils sont considérés comme des bâtards de père inconnu. Sybille maintiendra en permanence le doute autour de leur naissance mais jure qu'ils sont de noble sang, et tous les regards se portent alors sur Siegfried, qui ne nie ni ne reconnait la paternité.
Intelligente, manipulatrice et déterminée, Sybille révèle en privé une toute autre personnalité. En femme de caractère bien décidée à s'élever au-dessus de sa modeste condition, elle a su mettre toutes les chances de son côté pour gagner la suzeraineté d'une ville de grande importance. Elle ne compte d'ailleurs pas en rester là et complote en permanence pour tirer le maximum d'avantages à ses deux fils.
Dans l'ombre, Sybille Bettany semble capable de toutes les extrémités.
Pas étonnant donc, de la voir si souvent sur la défensive, à l'écoute de n'importe quelle conversation. L'entrevue de Silvio Tirel avec Siegfried von Raspwald en témoigne : Sybille s'y place en témoin, à l'affût de la moindre faille.
A tant en faire, Sybille Betanny ne risque-t-elle pas de trop se dévoiler ?